Le réseau, créé il y a un an, poursuit son engagement pour la promotion des métiers de la gastronomie auprès des femmes. Une plateforme pour la garde des enfants va être lancée.
La Dépêche du Midi – lundi 24 avril 2023 – Lucie Lespinasse
« Même dans les établissements de deux grandes cheffes, Hélène Darroze et Anne-Sophie Pic, elles ne sont que deux femmes dans la cuisine. Cette question de la place des femmes dans la restauration est donc loin d’être anodine », cite Séverine Pailhès, cheffe et cogérante du Bouche à Oreille à Simorre. C’est d’ailleurs toute l’action que veut mener le collectif Les Maryses, qui a fêté sa première année mardi dernier au cours d’un cocktail au restaurant de l’Hippodrome à Auch.
Lancé en 2022 lors d’une soirée à Ciné 32, ce réseau d’entraide pour les femmes gersoises de la restauration s’est organisé autour de plusieurs constats : « Tout d’abord, on ne se connaissait pas, commence Séverine Pailhès. Ensuite, il y a très peu de femmes dans la restauration et seulement quelques réseaux féminins au niveau international. Nous souhaitons rendre visibles nos professions et réfléchir aux questions communes ».
Promotion des métiers
Depuis sa création, le collectif, unique en son genre, n’a donc pas chômé et poursuit sa mission. D’abord en participant à la valorisation et la promotion des métiers de la restauration auprès des jeunes femmes. Les Maryses, qui comptent actuellement plus d’une vingtaine de membres, se sont rendus dans les établissements scolaires. « Nous y avons présenté la diversité de nos carrières, explique Pascale Salam-Jaubert, cheffe consultante de l’Atelier de cuisine en Gascogne. Nous étions également représentées dans des salons étudiants ». Trois cheffes du collectif sont aussi allées en démonstration au Salon de l’agriculture en février dernier.
L’objectif : faire connaître leurs professions et donner envie à des jeunes femmes, ou des personnes en reconversion, de rejoindre ce secteur. Dans ce sens, une soirée spéciale sera organisée le mois prochain au lycée Pardailhan d’Auch avec quatre Maryses, afin de rendre visible les femmes dans le milieu de la restauration.
« Blablamômes »
Mais le réseau d’entraide veut également agir plus concrètement. « On a remarqué que de nombreuses femmes quittaient leur métier au moment de devenir mères, souligne Betty Villas, cogérante du Betty Beef à Mascaras. La problématique qu’elles rencontrent est la prise en charge des enfants. » En raison de leurs horaires décalés, les restaurateurs peinent en effet à trouver des solutions de garde. Alors, afin de tenter d’apporter une solution, une plateforme en ligne voit le jour en ce mois d’avril à l’initiative du collectif, de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, de la Préfecture et de nombreuses autres structures. Le service « Blablamômes » vise à mettre en relation des Gersois, âgés de 16 à 30 ans, qui veulent faire du baby-sitting et des professionnels de la restauration.
« Après une formation de trois jours, ces jeunes pourront garder les enfants des restaurateurs lorsqu’ils en auront besoin », présente Betty Villas. Le dispositif va d’abord être expérimenté dans les communautés de communes de la Ténarèze et du Grand Auch avant d’être déployé sur l’ensemble du territoire. Un nouvel outil dont se dotent Les Maryses, qui comptent bien continuer de « réfléchir pour faire bouger les choses ».